« Ezëkiel Bròden » : différence entre les versions
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{{ | {{Infobox Joueur|image = Skin-Luciferdu10.png| grade = Chef de guilde | mandat = 27 février 2014 | guilde = Legio Ordo| age = 20 |sexe = Homme}} | ||
'''Ezëkiel Bròden''' est le personnage RolePlay de [[Utilisateur:Luciferdu10|Luciferdu10]]. | |||
== Histoire == | |||
== Récit de Tiplish == | |||
<blockquote>« Tu vas t’asseoir maintenant oui ? Je sais que tu n’en as pas l’habitude mais là, il va falloir te faire violence ».</blockquote> | |||
A qui je parle ? A ce borné d’Ezëkiel Bròden. Je l’avais pourtant emmené dans le coin le plus tranquille de Nefald : mon salon. Un feu de bois crépitait discrètement dans la cheminée tandis que la lumière du soleil couchant laissait place à celle des chandelles disséminées dans la pièce. Un gigantesque tableau représentant un ancien château trônait derrière le canapé où j’étais assis, mes feuilles de notes entre les mains. Ezëkiel persistait à rester debout, collé à la cheminée, alors qu’un beau et confortable fauteuil en bois de chêne l’attendait à ma gauche. Mais non, il persistait à s’agiter en jetant des coups d’œil à l’extérieur où les quelques fleurs de ma voisine étaient visible. | A qui je parle ? A ce borné d’Ezëkiel Bròden. Je l’avais pourtant emmené dans le coin le plus tranquille de Nefald : mon salon. Un feu de bois crépitait discrètement dans la cheminée tandis que la lumière du soleil couchant laissait place à celle des chandelles disséminées dans la pièce. Un gigantesque tableau représentant un ancien château trônait derrière le canapé où j’étais assis, mes feuilles de notes entre les mains. Ezëkiel persistait à rester debout, collé à la cheminée, alors qu’un beau et confortable fauteuil en bois de chêne l’attendait à ma gauche. Mais non, il persistait à s’agiter en jetant des coups d’œil à l’extérieur où les quelques fleurs de ma voisine étaient visible. | ||
« Tu veux que j’écrive tes chroniques ou pas ? Demandais-je en lui lançant un regard noir. | |||
- Oui bien sûr, mais il reste tellement à faire ! Je dois vérifier que nos stock ont bien été | |||
<blockquote>« Tu veux que j’écrive tes chroniques ou pas ? Demandais-je en lui lançant un regard noir.</blockquote> | |||
« Je sais que j’ai beaucoup de pouvoirs, mais je ne lis pas dans les pensées. Si tu les partageais avec moi ? » | |||
<blockquote>- Oui bien sûr, mais il reste tellement à faire ! Je dois vérifier que nos stock ont bien été comptés, préparer ma réunion avec les intendants, voir l’avancement du chantier pour mon manoir et nous ne sommes toujours pas sûrs de l’endroit où édifier Providia… ». </blockquote> | |||
Ses explications tombèrent à plat et il s’assit sur le fauteuil que je lui indiquais d’un air insistant. Le grand Ezëkiel qui obéissait à l’ordre d’un scribe. La réflexion me tira un sourire que je me hâtai de dissimuler. Mieux valait ne pas le vexer, mais tout de même ! Ancien membre des chasseurs de monstre des plaines désertiques, pourfendeur de l’Ether, survivant du Grand Chambardement, seul personne à être sorti définitivement d’une addiction à la Redstone et j’en passe… Cette personne obéissait à un gratte papier. Je le regardai plus attentivement, cet homme que j’avais côtoyé il y a si longtemps : il n’avait pas changé. Toujours cet air renfermé et sombre, ses yeux rouges et sa cicatrice en forme de trait sous celui de gauche qui n’arrangeait pas les choses. Il était grand, deux têtes de plus que moi à vrai dire, la peau pâle, des oreilles hautes et pointues. Ses cheveux noirs coupés court ne détonnaient pas avec la tenue noire grisâtre qu’il n’a jamais quittée depuis que je suis revenu. Il semblait perdu dans ses pensées, le regard fixé sur le tapis de laine rouge qui nous isolait du sol froid en bois. | |||
<blockquote>« Je sais que j’ai beaucoup de pouvoirs, mais je ne lis pas dans les pensées. Si tu les partageais avec moi ? »</blockquote> | |||
Ce fut son tour de me jeter un regard noir. Enfin rouge dans son cas. Malgré cela il commença son histoire : | |||
<blockquote>« Comme je te l’ai déjà dit, je ne peux mesurer le temps qui s’est écoulé. Je peux juste te dire ce qu’on m’a raconté de mon enfance et te donner les évènements dans l’ordre. Mes premiers souvenirs débutent à la maison d’entraînement des chasseurs de monstres… »</blockquote> | |||
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L’enfance d’Ezëkiel fut la même que celle de beaucoup d’orphelins dans cette contrée lointaine. On les déposait à l’entrée de la maison de guilde des chasseurs qu’ils intégraient officiellement lorsqu’ils étaient jugés « prêts » par le grand maître. | |||
:L’enfance d’Ezëkiel fut la même que celle de beaucoup d’orphelins dans cette contrée lointaine. | |||
On les déposait à l’entrée de la maison de guilde des chasseurs qu’ils intégraient officiellement lorsqu’ils étaient jugés « prêts » par le grand maître. | |||
Ses premiers souvenirs datent de ce jour-là. Quelqu’un lui tenait la main, un adulte, vêtu de l’habit règlementaire des chasseurs : des jambières et un surcot de tissu, des bottes de cuirs et un morceau de soie couvrant le bas du visage, le tout d’un noir aussi sombre que la nuit. La poigne était forte et Ezëkiel devait presque courir pour maintenir l’allure tandis que son bras le faisait souffrir de rester tendu pour atteindre la main de l’homme. Tandis qu’il remontait l’allée centrale bordée de hautes colonnes de quartz, il remarqua un nombre impressionnant de spectateurs dissimulés dans l’ombre que n’arrivait pas à faire fuir les chandelles vacillantes de l’immense salle. Ils portaient tous les mêmes tenues noires et il était impossible de déchiffrer leurs expressions. | Ses premiers souvenirs datent de ce jour-là. Quelqu’un lui tenait la main, un adulte, vêtu de l’habit règlementaire des chasseurs : des jambières et un surcot de tissu, des bottes de cuirs et un morceau de soie couvrant le bas du visage, le tout d’un noir aussi sombre que la nuit. La poigne était forte et Ezëkiel devait presque courir pour maintenir l’allure tandis que son bras le faisait souffrir de rester tendu pour atteindre la main de l’homme. Tandis qu’il remontait l’allée centrale bordée de hautes colonnes de quartz, il remarqua un nombre impressionnant de spectateurs dissimulés dans l’ombre que n’arrivait pas à faire fuir les chandelles vacillantes de l’immense salle. Ils portaient tous les mêmes tenues noires et il était impossible de déchiffrer leurs expressions. | ||
Ils arrivèrent devant un homme dont les cheveux blancs détonnaient avec la tenue noire. L’homme lui lâcha la main et Ezëkiel s’avança. Le petit garçon qu’il était fut captivé par les yeux du vieil homme qui semblaient briller de l’intérieur d’une lumière rouge indescriptible. Contrairement à tout le reste de l’assemblée, il ne portait pas de tissu sur la bouche et lorsqu’il parla, on aura pu croire qu’il souriait : | Ils arrivèrent devant un homme dont les cheveux blancs détonnaient avec la tenue noire. L’homme lui lâcha la main et Ezëkiel s’avança. Le petit garçon qu’il était fut captivé par les yeux du vieil homme qui semblaient briller de l’intérieur d’une lumière rouge indescriptible. Contrairement à tout le reste de l’assemblée, il ne portait pas de tissu sur la bouche et lorsqu’il parla, on aura pu croire qu’il souriait : | ||
« Bienvenu à toi, Anonyme. La guilde t’a porté en son sein et ta élevé pour t’offrir une vie qui, sans elle, t’aurais été refusé. Es-tu prêt à payer ta dette ? A la servir en retour ? » | |||
<blockquote>« Bienvenu à toi, Anonyme. La guilde t’a porté en son sein et ta élevé pour t’offrir une vie qui, sans elle, t’aurais été refusé. Es-tu prêt à payer ta dette ? A la servir en retour ? »</blockquote> | |||
Comme s’il avait toujours su les paroles, ou qu’ils les avaient répétés pendant des heures, il dit naturellement : | Comme s’il avait toujours su les paroles, ou qu’ils les avaient répétés pendant des heures, il dit naturellement : | ||
« Je suis conscient de ce que la guilde m’a offert, maître, c’est pourquoi je souhaite, pour le restant de mes jours et jusqu’à ce que le maître me libère, rembourser ma dette en offrant ma lame, mon sang et mon âme aux chasseurs de monstres ». | |||
<blockquote>« Je suis conscient de ce que la guilde m’a offert, maître, c’est pourquoi je souhaite, pour le restant de mes jours et jusqu’à ce que le maître me libère, rembourser ma dette en offrant ma lame, mon sang et mon âme aux chasseurs de monstres ».</blockquote> | |||
Sa voix se répercuta contre les murs et résonna dans le silence. Le maître ne parla pas, comme pour laisser ces paroles s’imprégner en chacun. | Sa voix se répercuta contre les murs et résonna dans le silence. Le maître ne parla pas, comme pour laisser ces paroles s’imprégner en chacun. | ||
« Qu’il en soit ainsi Anonyme, j’accepte ton engagement. Tu as vécu tes premières jeunes années en tant qu’Anonyme, aussi insignifiant pour le monde qu’un grain de sable dans les plaines désertiques. A présent, on te connaitra sous le nom d’Ezëkiel de la famille Bròden. Rejoins tes frères et tes sœurs ». | |||
<blockquote>« Qu’il en soit ainsi Anonyme, j’accepte ton engagement. Tu as vécu tes premières jeunes années en tant qu’Anonyme, aussi insignifiant pour le monde qu’un grain de sable dans les plaines désertiques. A présent, on te connaitra sous le nom d’Ezëkiel de la famille Bròden. Rejoins tes frères et tes sœurs ».</blockquote> | |||
L’homme ne lui reprit pas la main mais le mena vers sa nouvelle famille. Tous les autres spectateurs disparurent, presque en se volatilisant. Il n’y eu pas d’effusion, ni de tape sur le dos ou de mots de félicitation. Simplement un cercle qui s’ouvrait et l’acceptait parmi eux. C’était plus d’affection qu’il n’en avait eu depuis qu’il était né. | L’homme ne lui reprit pas la main mais le mena vers sa nouvelle famille. Tous les autres spectateurs disparurent, presque en se volatilisant. Il n’y eu pas d’effusion, ni de tape sur le dos ou de mots de félicitation. Simplement un cercle qui s’ouvrait et l’acceptait parmi eux. C’était plus d’affection qu’il n’en avait eu depuis qu’il était né. | ||
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Très peu de souvenirs subsiste de son passé, seulement quelques évènements marquants comme le jour du Nom, comme ils l’appellent. Son entrainement et passage à l’âge adulte reste flou, mais il se souvient d’une chose en particulier : la redstone. | Très peu de souvenirs subsiste de son passé, seulement quelques évènements marquants comme le jour du Nom, comme ils l’appellent. Son entrainement et passage à l’âge adulte reste flou, mais il se souvient d’une chose en particulier : la redstone. | ||
Usuellement utilisée en complément de la magie, elle permet de créer des mécanismes impressionnant à partir d’une science mêlant pouvoir et savoir. Malheureusement, elle peut aussi être consommée et est extrêmement addictive. En revanche, une chose qui est très peu connu, c’est sa propriété de détecteur de monstre. En effet, lorsque vous en prenez une faible quantité mais de façon régulière, l’un des effets principal est l’apparition d’une sorte de 6ème sens qui permet de « sentir » les monstres. Les chasseurs utilisaient cette propriété et en consommait donc de manière régulière pour être des combattants parfaits lors des battus. | Usuellement utilisée en complément de la magie, elle permet de créer des mécanismes impressionnant à partir d’une science mêlant pouvoir et savoir. Malheureusement, elle peut aussi être consommée et est extrêmement addictive. En revanche, une chose qui est très peu connu, c’est sa propriété de détecteur de monstre. En effet, lorsque vous en prenez une faible quantité mais de façon régulière, l’un des effets principal est l’apparition d’une sorte de 6ème sens qui permet de « sentir » les monstres. Les chasseurs utilisaient cette propriété et en consommait donc de manière régulière pour être des combattants parfaits lors des battus. | ||
Nombreux étaient ceux qui, ne supportant pas l’addiction, y sombraient jusqu’à en mourir mais Ezëkiel tint bon. C’était ça, le vrai test selon lui. Il se souvient encore de celui qui l’avait suivi de peu dans l’intégration des Bròden, un garçon assez banal mais qui, très vite, ne put résister à l’appel de la redstone. Il réussit à s’infiltrer dans la réserve, ce qui était un exploit en soit, et en ingurgita autant qu’il pouvait. Le garde qui, ayant entendu le remue-ménage, accouru sur les lieux, raconta n’avoir retrouvé qu’un tas de cendres rouges écarlates et des traces sur le mur comme si le petit avait explosé. Il y eu plein d’autres histoires de ce genre et quiconque n’y a jamais goûté ne peut comprendre la force mental qu’il faut pour y résister. Le pire étant que la faim d’en avoir plus ne s’arrête jamais. | Nombreux étaient ceux qui, ne supportant pas l’addiction, y sombraient jusqu’à en mourir mais Ezëkiel tint bon. C’était ça, le vrai test selon lui. Il se souvient encore de celui qui l’avait suivi de peu dans l’intégration des Bròden, un garçon assez banal mais qui, très vite, ne put résister à l’appel de la redstone. Il réussit à s’infiltrer dans la réserve, ce qui était un exploit en soit, et en ingurgita autant qu’il pouvait. Le garde qui, ayant entendu le remue-ménage, accouru sur les lieux, raconta n’avoir retrouvé qu’un tas de cendres rouges écarlates et des traces sur le mur comme si le petit avait explosé. Il y eu plein d’autres histoires de ce genre et quiconque n’y a jamais goûté ne peut comprendre la force mental qu’il faut pour y résister. Le pire étant que la faim d’en avoir plus ne s’arrête jamais. | ||
Ainsi leur entrainement n’était pas uniquement physique, mais aussi mentale. De longues séances de médiation et d’exercices physiques se succédèrent durant les premières années. Leur enseignement comprenait l’étude des monstres existants, de leurs points faibles et forts. Parfois on leur inculquait un peu de savoir concernant la redstone et la philosophie mais uniquement pour renforcer leur esprit face aux doux chuchotements des Envouteurs, les plus dangereux monstres que la Guilde aient à combattre. | Ainsi leur entrainement n’était pas uniquement physique, mais aussi mentale. De longues séances de médiation et d’exercices physiques se succédèrent durant les premières années. Leur enseignement comprenait l’étude des monstres existants, de leurs points faibles et forts. Parfois on leur inculquait un peu de savoir concernant la redstone et la philosophie mais uniquement pour renforcer leur esprit face aux doux chuchotements des Envouteurs, les plus dangereux monstres que la Guilde aient à combattre. | ||
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Ezëkiel, en grandissant et au fur et à mesure des entrainements, fini par sortir du lot. Il n’était pas exceptionnellement fort, rapide ou agile, mais il avait surtout une qualité qui primait par-dessous tout chez les chasseurs : La volonté. Pourtant, elle était en quantité suffisante chez chacun de leurs membres : Que ce soit en chassant chaque jour sans montrer le moindre signe de faiblesse, en effectuant les mêmes tâches journalières sans aucune protestation ou encore, en résistant constamment à l’appel de la redstone. | Ezëkiel, en grandissant et au fur et à mesure des entrainements, fini par sortir du lot. Il n’était pas exceptionnellement fort, rapide ou agile, mais il avait surtout une qualité qui primait par-dessous tout chez les chasseurs : La volonté. Pourtant, elle était en quantité suffisante chez chacun de leurs membres : Que ce soit en chassant chaque jour sans montrer le moindre signe de faiblesse, en effectuant les mêmes tâches journalières sans aucune protestation ou encore, en résistant constamment à l’appel de la redstone. | ||
Il fit ses premières preuves lors des entrainements. Il y en avait de plusieurs styles : lutte, combat à l’épée, tir à l’arc, défie de groupe, course etc… Mais là où Ezëkiel était le meilleur, c’était la mise en situation. Le principe était simple. Deux équipes s’affrontaient, jouant à tour de rôle les monstres ou les chasseurs. Les monstres ont le champ libre sur un terrain que les Ombres (les gradés des chasseurs) avaient mis au point, tandis que les chasseurs n’avaient aucune idée d’où ils pouvaient se cacher, ni même quelles étaient les cachettes potentiels. Le but de l’exercice était surtout qu’il ne se fit jamais totalement à leur 6ème sens et de voir comment ils évoluent en groupe. | Il fit ses premières preuves lors des entrainements. Il y en avait de plusieurs styles : lutte, combat à l’épée, tir à l’arc, défie de groupe, course etc… Mais là où Ezëkiel était le meilleur, c’était la mise en situation. Le principe était simple. Deux équipes s’affrontaient, jouant à tour de rôle les monstres ou les chasseurs. Les monstres ont le champ libre sur un terrain que les Ombres (les gradés des chasseurs) avaient mis au point, tandis que les chasseurs n’avaient aucune idée d’où ils pouvaient se cacher, ni même quelles étaient les cachettes potentiels. Le but de l’exercice était surtout qu’il ne se fit jamais totalement à leur 6ème sens et de voir comment ils évoluent en groupe. | ||
Ezëkiel était un jeune adolescent lorsqu’il y participa pour la première fois : Une barbe naissante lui mangeait les joues et il dépassait déjà en taille certains membres des Bròden. Malgré son jeune âge, son regard démentait le reste de son physique : Ses yeux noirs étaient déjà rougeoyants par endroits et un air sévère était constamment peint sur ses traits. Il faut dire que la vie dans la guilde n’a rien de tendre mais elle a le mérite d’être juste. Ce jour-là, il portait la tenue des novices : un simple surcot gris, des chausses noirs et des bottes de cuirs, noires également. Les novices jouant le rôle de monstre étaient totalement vêtu de noir qu’en à eux, pour mieux se fondre dans les décors que nul lumière ne venait éclairer. On peinait à distinguer les formes des monticules de terres et parfois, la nuance entre un buisson et un ennemi devenait imperceptible. Afin de troubler encore plus les sens des jeunes chasseurs, un court d’eau bruissait en parcourant de part en part le terrain d’entrainement qui comptait plusieurs hectares de surface. | Ezëkiel était un jeune adolescent lorsqu’il y participa pour la première fois : Une barbe naissante lui mangeait les joues et il dépassait déjà en taille certains membres des Bròden. Malgré son jeune âge, son regard démentait le reste de son physique : Ses yeux noirs étaient déjà rougeoyants par endroits et un air sévère était constamment peint sur ses traits. Il faut dire que la vie dans la guilde n’a rien de tendre mais elle a le mérite d’être juste. Ce jour-là, il portait la tenue des novices : un simple surcot gris, des chausses noirs et des bottes de cuirs, noires également. Les novices jouant le rôle de monstre étaient totalement vêtu de noir qu’en à eux, pour mieux se fondre dans les décors que nul lumière ne venait éclairer. On peinait à distinguer les formes des monticules de terres et parfois, la nuance entre un buisson et un ennemi devenait imperceptible. Afin de troubler encore plus les sens des jeunes chasseurs, un court d’eau bruissait en parcourant de part en part le terrain d’entrainement qui comptait plusieurs hectares de surface. | ||
Pour s’assurer que chacun joue le jeu, chaque novice avait un lot de potion à administrer sous forme de piqure. L’effet était simple : Quiconque s’en voit administrer une dose ressent une abominable douleur au moindre mouvement, obligeant l’immobilité totale. De plus, la victime perd l’usage de ses cordes vocales. Autant dire qu’avec ce genre de motivation, chaque groupe avait toutes les raisons de vouloir gagner. | Pour s’assurer que chacun joue le jeu, chaque novice avait un lot de potion à administrer sous forme de piqure. L’effet était simple : Quiconque s’en voit administrer une dose ressent une abominable douleur au moindre mouvement, obligeant l’immobilité totale. De plus, la victime perd l’usage de ses cordes vocales. Autant dire qu’avec ce genre de motivation, chaque groupe avait toutes les raisons de vouloir gagner. | ||
Le point de départ d’Ezëkiel était un petit trou percé à même la roche. Face à lui, un grand pin l’attendait, prêt à être escaladé. Le jeune adolescent tâtait distraitement les petites fioles enroulées autour de son poignée, pas par nervosité non, pas lui, mais par impatience. | Le point de départ d’Ezëkiel était un petit trou percé à même la roche. Face à lui, un grand pin l’attendait, prêt à être escaladé. Le jeune adolescent tâtait distraitement les petites fioles enroulées autour de son poignée, pas par nervosité non, pas lui, mais par impatience. | ||
Une sonnerie de trompette vint brutalement rompre le presque silence ambiant et aussitôt, il s’élança vers le pin. Les légers bruits que faisaient les feuilles en frôlant ses bras étaient masqués par le court d’eau non loin et il surprit sa victime. Sans réfléchir, il appuya sur le petit mécanisme dans sa main et frappa de la paume, le dos de son adversaire. Le tout avait été enchainé sans à-coup et aucun cri ne s’échappa du novice qui, les yeux exorbités, s’efforçait de ne plus bouger malgré la position inconfortable imposée. Il réarma le mécanisme et redescendit. Plus que 5. | Une sonnerie de trompette vint brutalement rompre le presque silence ambiant et aussitôt, il s’élança vers le pin. Les légers bruits que faisaient les feuilles en frôlant ses bras étaient masqués par le court d’eau non loin et il surprit sa victime. Sans réfléchir, il appuya sur le petit mécanisme dans sa main et frappa de la paume, le dos de son adversaire. Le tout avait été enchainé sans à-coup et aucun cri ne s’échappa du novice qui, les yeux exorbités, s’efforçait de ne plus bouger malgré la position inconfortable imposée. Il réarma le mécanisme et redescendit. Plus que 5. | ||
Ils avaient tous suivi le même entrainement et ils finissaient immanquablement par se connaître les uns les autres ainsi que les techniques de chacun. Pourtant on n’était jamais à l’abris et Ezëkiel ne le savait que trop bien. Il n’estimait qu’un seul de ses adversaires à sa hauteur et c’est lui qu’il cherchait. | Ils avaient tous suivi le même entrainement et ils finissaient immanquablement par se connaître les uns les autres ainsi que les techniques de chacun. Pourtant on n’était jamais à l’abris et Ezëkiel ne le savait que trop bien. Il n’estimait qu’un seul de ses adversaires à sa hauteur et c’est lui qu’il cherchait. | ||
Après avoir éliminé un deuxième adversaire qui se cachait sous un rocher qu’il avait surpris en faisant un grand tour, il tomba sur un corps dont le surcot était gris. Une déchirure marquait l’auteur de cette élimination : Nephaël Alline. Il était considéré comme le meilleur de sa génération et participait pourtant à ces jeux que depuis un an. Distinguant ses victoires en déchirant un pan de la tenue de ses victimes, il était devenu la hantise des couturiers et le jeune sur qui les regards du maître se posaient le plus souvent. Pour Ezëkiel, il n’était qu’un prétentieux dont il avait hâte de rabattre le caquet. | Après avoir éliminé un deuxième adversaire qui se cachait sous un rocher qu’il avait surpris en faisant un grand tour, il tomba sur un corps dont le surcot était gris. Une déchirure marquait l’auteur de cette élimination : Nephaël Alline. Il était considéré comme le meilleur de sa génération et participait pourtant à ces jeux que depuis un an. Distinguant ses victoires en déchirant un pan de la tenue de ses victimes, il était devenu la hantise des couturiers et le jeune sur qui les regards du maître se posaient le plus souvent. Pour Ezëkiel, il n’était qu’un prétentieux dont il avait hâte de rabattre le caquet. | ||
Il ne devait pas être très loin car le jeune se crispait encore de temps à autre, signe que la potion se propageait encore dans l’organisme. Il toucha à nouveau ses fioles mais cette fois, une pointe de nervosité lui vrillait l’estomac. | Il ne devait pas être très loin car le jeune se crispait encore de temps à autre, signe que la potion se propageait encore dans l’organisme. Il toucha à nouveau ses fioles mais cette fois, une pointe de nervosité lui vrillait l’estomac. | ||
Pourtant il ne réussit pas à le trouve et après cinq bonnes minutes à tourner autour des traces, il décida de laisser tomber et de conserver une position, bien plus simple pour intercepter quelqu’un. Il venait à peine de trouver un trou dans la terre camouflé par plusieurs buissons que la sonnerie de trompette sonna, trois fois cette fois. Une goutte de sueur perla sur le front du jeune homme : Cette sonnerie signifiait qu’il n’y avait qu’un survivant dans chaque équipe et il savait exactement qui était le seul encore en lice. | Pourtant il ne réussit pas à le trouve et après cinq bonnes minutes à tourner autour des traces, il décida de laisser tomber et de conserver une position, bien plus simple pour intercepter quelqu’un. Il venait à peine de trouver un trou dans la terre camouflé par plusieurs buissons que la sonnerie de trompette sonna, trois fois cette fois. Une goutte de sueur perla sur le front du jeune homme : Cette sonnerie signifiait qu’il n’y avait qu’un survivant dans chaque équipe et il savait exactement qui était le seul encore en lice. | ||
L’endroit qu’il avait choisi se trouvait loin du ruisseau bruyant et c’est ce qu’il le sauva d’une défaite simple et rapide : Il entendit un léger craquement et aussitôt il bondit en arrière, esquivant de peu la paume ouverte de son adversaire. Même dans le noir, Nephaël était imposant. Une tête de plus que son adversaire et deux fois plus large, il en était pas moins très rapide. Ezëkiel réussit à bloquer le deuxième coup et, effectuant un saut périlleux, mis un buisson entre lui et son assaillant. Il n’était pas dupe, si son adversaire s’approchait de trop, il n’aurait aucune chance. Plus rapide, plus fort, seul la ruse pouvait lui permettre de vaincre hors justement, il avait une idée en tête. Comme il l’avait prévu, son adversaire traversa les buissons sans prendre la peine de les contournés et la fiole qu’il avait discrètement posé éclata, éclaboussant la jambe de Nephaël. Ezëkiel se permit un sourire, sachant que le liquide traversait les vêtements en tissu comme la peau sans distinction. Mais il l’effaça bien vite voyant l’inefficacité de son stratagème. Sa surprise fut tel qu’il n’eut pas le temps de réagir lors son imposant ennemi, d’un mouvement souple, contourna sa parade et planta l’aiguille dans son bras. | |||
L’endroit qu’il avait choisi se trouvait loin du ruisseau bruyant et c’est ce qu’il le sauva d’une défaite simple et rapide : Il entendit un léger craquement et aussitôt il bondit en arrière, esquivant de peu la paume ouverte de son adversaire. Même dans le noir, Nephaël était imposant. Une tête de plus que son adversaire et deux fois plus large, il en était pas moins très rapide. Ezëkiel réussit à bloquer le deuxième coup et, effectuant un saut périlleux, mis un buisson entre lui et son assaillant. Il n’était pas dupe, si son adversaire s’approchait de trop, il n’aurait aucune chance. Plus rapide, plus fort, seul la ruse pouvait lui permettre de vaincre hors justement, il avait une idée en tête. Comme il l’avait prévu, son adversaire traversa les buissons sans prendre la peine de les contournés et la fiole qu’il avait discrètement posé éclata, éclaboussant la jambe de Nephaël. Ezëkiel se permit un sourire, sachant que le liquide traversait les vêtements en tissu comme la peau sans distinction. Mais il l’effaça bien vite voyant l’inefficacité de son stratagème. Sa surprise fut tel qu’il n’eut pas le temps de réagir lors son imposant ennemi, d’un mouvement souple, contourna sa parade et planta l’aiguille dans son bras. | |||
La douleur fut atroce. Elle se propageait de son bras vers le reste de son corps en suivant les chemins veineux. La douleur amplifiait terriblement dès qu’un muscle se contractait. Il avait perdu alors qu’il avait réussi son piège. Pourquoi ? A travers les brumes de la douleur et sentant la potion gagner du terrain il vit le pantalon de Nephaël : Du cuir. Pas règlementaire et imperméable aux liquides. Il perdait contre un tricheur et tout le monde allait l’acclamer comme s’il avait gagné par sa seule intelligence ! Ça ne pouvait pas se passer comme ça. Il fit alors une chose qui jusqu’à lors n’avait jamais été tenté : Il bougea malgré la potion qui maintenant avait gagné presque tout son corps et qu’il était sur le point de s’effondrer. Il gifla littéralement son ennemi en lui enfonçant profondément l’aiguille dans la joue. La douleur qu’il ressentit défiait l’entendement. Non seulement chaque nerfs de son corps brulait mais impossible d’extériorisé en criant. Loin de s’éteindre après avoir arrêté de bougé, la douleur continuait, punition ultime d’avoir voulu affronter l’ordre des choses. Il en était presque à se demander si cela en avait valu la peine mais il entrevit son adversaire tomber au sol prit de convulsion et il ne douta plus. | La douleur fut atroce. Elle se propageait de son bras vers le reste de son corps en suivant les chemins veineux. La douleur amplifiait terriblement dès qu’un muscle se contractait. Il avait perdu alors qu’il avait réussi son piège. Pourquoi ? A travers les brumes de la douleur et sentant la potion gagner du terrain il vit le pantalon de Nephaël : Du cuir. Pas règlementaire et imperméable aux liquides. Il perdait contre un tricheur et tout le monde allait l’acclamer comme s’il avait gagné par sa seule intelligence ! Ça ne pouvait pas se passer comme ça. Il fit alors une chose qui jusqu’à lors n’avait jamais été tenté : Il bougea malgré la potion qui maintenant avait gagné presque tout son corps et qu’il était sur le point de s’effondrer. Il gifla littéralement son ennemi en lui enfonçant profondément l’aiguille dans la joue. La douleur qu’il ressentit défiait l’entendement. Non seulement chaque nerfs de son corps brulait mais impossible d’extériorisé en criant. Loin de s’éteindre après avoir arrêté de bougé, la douleur continuait, punition ultime d’avoir voulu affronter l’ordre des choses. Il en était presque à se demander si cela en avait valu la peine mais il entrevit son adversaire tomber au sol prit de convulsion et il ne douta plus. | ||
Combien de temps il resta là, à brûler comme si l’enfer avait intégré son corps ? Il ne le sait plus. Il se souvient d’une chose : le regard effrayé de l’Ombre qui vint lui administré l’antidote. Le reste se perd dans les affres de la douleur qui s’apaisait très, très lentement. | Combien de temps il resta là, à brûler comme si l’enfer avait intégré son corps ? Il ne le sait plus. Il se souvient d’une chose : le regard effrayé de l’Ombre qui vint lui administré l’antidote. Le reste se perd dans les affres de la douleur qui s’apaisait très, très lentement. | ||
[[Catégorie:Personnage Roleplay]] |
Dernière version du 12 avril 2014 à 12:46
Ezëkiel Bròden | ||||
---|---|---|---|---|
![]() | ||||
Status | ||||
Grade | Chef de guilde | |||
Mandat | 27 février 2014 | |||
Guilde | Legio Ordo | |||
IRL | ||||
Age | 20 | |||
Sexe | Homme |
Ezëkiel Bròden est le personnage RolePlay de Luciferdu10.
Histoire
Récit de Tiplish
« Tu vas t’asseoir maintenant oui ? Je sais que tu n’en as pas l’habitude mais là, il va falloir te faire violence ».
A qui je parle ? A ce borné d’Ezëkiel Bròden. Je l’avais pourtant emmené dans le coin le plus tranquille de Nefald : mon salon. Un feu de bois crépitait discrètement dans la cheminée tandis que la lumière du soleil couchant laissait place à celle des chandelles disséminées dans la pièce. Un gigantesque tableau représentant un ancien château trônait derrière le canapé où j’étais assis, mes feuilles de notes entre les mains. Ezëkiel persistait à rester debout, collé à la cheminée, alors qu’un beau et confortable fauteuil en bois de chêne l’attendait à ma gauche. Mais non, il persistait à s’agiter en jetant des coups d’œil à l’extérieur où les quelques fleurs de ma voisine étaient visible.
« Tu veux que j’écrive tes chroniques ou pas ? Demandais-je en lui lançant un regard noir.
- Oui bien sûr, mais il reste tellement à faire ! Je dois vérifier que nos stock ont bien été comptés, préparer ma réunion avec les intendants, voir l’avancement du chantier pour mon manoir et nous ne sommes toujours pas sûrs de l’endroit où édifier Providia… ».
Ses explications tombèrent à plat et il s’assit sur le fauteuil que je lui indiquais d’un air insistant. Le grand Ezëkiel qui obéissait à l’ordre d’un scribe. La réflexion me tira un sourire que je me hâtai de dissimuler. Mieux valait ne pas le vexer, mais tout de même ! Ancien membre des chasseurs de monstre des plaines désertiques, pourfendeur de l’Ether, survivant du Grand Chambardement, seul personne à être sorti définitivement d’une addiction à la Redstone et j’en passe… Cette personne obéissait à un gratte papier. Je le regardai plus attentivement, cet homme que j’avais côtoyé il y a si longtemps : il n’avait pas changé. Toujours cet air renfermé et sombre, ses yeux rouges et sa cicatrice en forme de trait sous celui de gauche qui n’arrangeait pas les choses. Il était grand, deux têtes de plus que moi à vrai dire, la peau pâle, des oreilles hautes et pointues. Ses cheveux noirs coupés court ne détonnaient pas avec la tenue noire grisâtre qu’il n’a jamais quittée depuis que je suis revenu. Il semblait perdu dans ses pensées, le regard fixé sur le tapis de laine rouge qui nous isolait du sol froid en bois.
« Je sais que j’ai beaucoup de pouvoirs, mais je ne lis pas dans les pensées. Si tu les partageais avec moi ? »
Ce fut son tour de me jeter un regard noir. Enfin rouge dans son cas. Malgré cela il commença son histoire :
« Comme je te l’ai déjà dit, je ne peux mesurer le temps qui s’est écoulé. Je peux juste te dire ce qu’on m’a raconté de mon enfance et te donner les évènements dans l’ordre. Mes premiers souvenirs débutent à la maison d’entraînement des chasseurs de monstres… »
- L’enfance d’Ezëkiel fut la même que celle de beaucoup d’orphelins dans cette contrée lointaine.
On les déposait à l’entrée de la maison de guilde des chasseurs qu’ils intégraient officiellement lorsqu’ils étaient jugés « prêts » par le grand maître. Ses premiers souvenirs datent de ce jour-là. Quelqu’un lui tenait la main, un adulte, vêtu de l’habit règlementaire des chasseurs : des jambières et un surcot de tissu, des bottes de cuirs et un morceau de soie couvrant le bas du visage, le tout d’un noir aussi sombre que la nuit. La poigne était forte et Ezëkiel devait presque courir pour maintenir l’allure tandis que son bras le faisait souffrir de rester tendu pour atteindre la main de l’homme. Tandis qu’il remontait l’allée centrale bordée de hautes colonnes de quartz, il remarqua un nombre impressionnant de spectateurs dissimulés dans l’ombre que n’arrivait pas à faire fuir les chandelles vacillantes de l’immense salle. Ils portaient tous les mêmes tenues noires et il était impossible de déchiffrer leurs expressions. Ils arrivèrent devant un homme dont les cheveux blancs détonnaient avec la tenue noire. L’homme lui lâcha la main et Ezëkiel s’avança. Le petit garçon qu’il était fut captivé par les yeux du vieil homme qui semblaient briller de l’intérieur d’une lumière rouge indescriptible. Contrairement à tout le reste de l’assemblée, il ne portait pas de tissu sur la bouche et lorsqu’il parla, on aura pu croire qu’il souriait :
« Bienvenu à toi, Anonyme. La guilde t’a porté en son sein et ta élevé pour t’offrir une vie qui, sans elle, t’aurais été refusé. Es-tu prêt à payer ta dette ? A la servir en retour ? »
Comme s’il avait toujours su les paroles, ou qu’ils les avaient répétés pendant des heures, il dit naturellement :
« Je suis conscient de ce que la guilde m’a offert, maître, c’est pourquoi je souhaite, pour le restant de mes jours et jusqu’à ce que le maître me libère, rembourser ma dette en offrant ma lame, mon sang et mon âme aux chasseurs de monstres ».
Sa voix se répercuta contre les murs et résonna dans le silence. Le maître ne parla pas, comme pour laisser ces paroles s’imprégner en chacun.
« Qu’il en soit ainsi Anonyme, j’accepte ton engagement. Tu as vécu tes premières jeunes années en tant qu’Anonyme, aussi insignifiant pour le monde qu’un grain de sable dans les plaines désertiques. A présent, on te connaitra sous le nom d’Ezëkiel de la famille Bròden. Rejoins tes frères et tes sœurs ».
L’homme ne lui reprit pas la main mais le mena vers sa nouvelle famille. Tous les autres spectateurs disparurent, presque en se volatilisant. Il n’y eu pas d’effusion, ni de tape sur le dos ou de mots de félicitation. Simplement un cercle qui s’ouvrait et l’acceptait parmi eux. C’était plus d’affection qu’il n’en avait eu depuis qu’il était né.
Très peu de souvenirs subsiste de son passé, seulement quelques évènements marquants comme le jour du Nom, comme ils l’appellent. Son entrainement et passage à l’âge adulte reste flou, mais il se souvient d’une chose en particulier : la redstone.
Usuellement utilisée en complément de la magie, elle permet de créer des mécanismes impressionnant à partir d’une science mêlant pouvoir et savoir. Malheureusement, elle peut aussi être consommée et est extrêmement addictive. En revanche, une chose qui est très peu connu, c’est sa propriété de détecteur de monstre. En effet, lorsque vous en prenez une faible quantité mais de façon régulière, l’un des effets principal est l’apparition d’une sorte de 6ème sens qui permet de « sentir » les monstres. Les chasseurs utilisaient cette propriété et en consommait donc de manière régulière pour être des combattants parfaits lors des battus.
Nombreux étaient ceux qui, ne supportant pas l’addiction, y sombraient jusqu’à en mourir mais Ezëkiel tint bon. C’était ça, le vrai test selon lui. Il se souvient encore de celui qui l’avait suivi de peu dans l’intégration des Bròden, un garçon assez banal mais qui, très vite, ne put résister à l’appel de la redstone. Il réussit à s’infiltrer dans la réserve, ce qui était un exploit en soit, et en ingurgita autant qu’il pouvait. Le garde qui, ayant entendu le remue-ménage, accouru sur les lieux, raconta n’avoir retrouvé qu’un tas de cendres rouges écarlates et des traces sur le mur comme si le petit avait explosé. Il y eu plein d’autres histoires de ce genre et quiconque n’y a jamais goûté ne peut comprendre la force mental qu’il faut pour y résister. Le pire étant que la faim d’en avoir plus ne s’arrête jamais.
Ainsi leur entrainement n’était pas uniquement physique, mais aussi mentale. De longues séances de médiation et d’exercices physiques se succédèrent durant les premières années. Leur enseignement comprenait l’étude des monstres existants, de leurs points faibles et forts. Parfois on leur inculquait un peu de savoir concernant la redstone et la philosophie mais uniquement pour renforcer leur esprit face aux doux chuchotements des Envouteurs, les plus dangereux monstres que la Guilde aient à combattre.
Ezëkiel, en grandissant et au fur et à mesure des entrainements, fini par sortir du lot. Il n’était pas exceptionnellement fort, rapide ou agile, mais il avait surtout une qualité qui primait par-dessous tout chez les chasseurs : La volonté. Pourtant, elle était en quantité suffisante chez chacun de leurs membres : Que ce soit en chassant chaque jour sans montrer le moindre signe de faiblesse, en effectuant les mêmes tâches journalières sans aucune protestation ou encore, en résistant constamment à l’appel de la redstone.
Il fit ses premières preuves lors des entrainements. Il y en avait de plusieurs styles : lutte, combat à l’épée, tir à l’arc, défie de groupe, course etc… Mais là où Ezëkiel était le meilleur, c’était la mise en situation. Le principe était simple. Deux équipes s’affrontaient, jouant à tour de rôle les monstres ou les chasseurs. Les monstres ont le champ libre sur un terrain que les Ombres (les gradés des chasseurs) avaient mis au point, tandis que les chasseurs n’avaient aucune idée d’où ils pouvaient se cacher, ni même quelles étaient les cachettes potentiels. Le but de l’exercice était surtout qu’il ne se fit jamais totalement à leur 6ème sens et de voir comment ils évoluent en groupe.
Ezëkiel était un jeune adolescent lorsqu’il y participa pour la première fois : Une barbe naissante lui mangeait les joues et il dépassait déjà en taille certains membres des Bròden. Malgré son jeune âge, son regard démentait le reste de son physique : Ses yeux noirs étaient déjà rougeoyants par endroits et un air sévère était constamment peint sur ses traits. Il faut dire que la vie dans la guilde n’a rien de tendre mais elle a le mérite d’être juste. Ce jour-là, il portait la tenue des novices : un simple surcot gris, des chausses noirs et des bottes de cuirs, noires également. Les novices jouant le rôle de monstre étaient totalement vêtu de noir qu’en à eux, pour mieux se fondre dans les décors que nul lumière ne venait éclairer. On peinait à distinguer les formes des monticules de terres et parfois, la nuance entre un buisson et un ennemi devenait imperceptible. Afin de troubler encore plus les sens des jeunes chasseurs, un court d’eau bruissait en parcourant de part en part le terrain d’entrainement qui comptait plusieurs hectares de surface.
Pour s’assurer que chacun joue le jeu, chaque novice avait un lot de potion à administrer sous forme de piqure. L’effet était simple : Quiconque s’en voit administrer une dose ressent une abominable douleur au moindre mouvement, obligeant l’immobilité totale. De plus, la victime perd l’usage de ses cordes vocales. Autant dire qu’avec ce genre de motivation, chaque groupe avait toutes les raisons de vouloir gagner.
Le point de départ d’Ezëkiel était un petit trou percé à même la roche. Face à lui, un grand pin l’attendait, prêt à être escaladé. Le jeune adolescent tâtait distraitement les petites fioles enroulées autour de son poignée, pas par nervosité non, pas lui, mais par impatience.
Une sonnerie de trompette vint brutalement rompre le presque silence ambiant et aussitôt, il s’élança vers le pin. Les légers bruits que faisaient les feuilles en frôlant ses bras étaient masqués par le court d’eau non loin et il surprit sa victime. Sans réfléchir, il appuya sur le petit mécanisme dans sa main et frappa de la paume, le dos de son adversaire. Le tout avait été enchainé sans à-coup et aucun cri ne s’échappa du novice qui, les yeux exorbités, s’efforçait de ne plus bouger malgré la position inconfortable imposée. Il réarma le mécanisme et redescendit. Plus que 5.
Ils avaient tous suivi le même entrainement et ils finissaient immanquablement par se connaître les uns les autres ainsi que les techniques de chacun. Pourtant on n’était jamais à l’abris et Ezëkiel ne le savait que trop bien. Il n’estimait qu’un seul de ses adversaires à sa hauteur et c’est lui qu’il cherchait.
Après avoir éliminé un deuxième adversaire qui se cachait sous un rocher qu’il avait surpris en faisant un grand tour, il tomba sur un corps dont le surcot était gris. Une déchirure marquait l’auteur de cette élimination : Nephaël Alline. Il était considéré comme le meilleur de sa génération et participait pourtant à ces jeux que depuis un an. Distinguant ses victoires en déchirant un pan de la tenue de ses victimes, il était devenu la hantise des couturiers et le jeune sur qui les regards du maître se posaient le plus souvent. Pour Ezëkiel, il n’était qu’un prétentieux dont il avait hâte de rabattre le caquet.
Il ne devait pas être très loin car le jeune se crispait encore de temps à autre, signe que la potion se propageait encore dans l’organisme. Il toucha à nouveau ses fioles mais cette fois, une pointe de nervosité lui vrillait l’estomac.
Pourtant il ne réussit pas à le trouve et après cinq bonnes minutes à tourner autour des traces, il décida de laisser tomber et de conserver une position, bien plus simple pour intercepter quelqu’un. Il venait à peine de trouver un trou dans la terre camouflé par plusieurs buissons que la sonnerie de trompette sonna, trois fois cette fois. Une goutte de sueur perla sur le front du jeune homme : Cette sonnerie signifiait qu’il n’y avait qu’un survivant dans chaque équipe et il savait exactement qui était le seul encore en lice.
L’endroit qu’il avait choisi se trouvait loin du ruisseau bruyant et c’est ce qu’il le sauva d’une défaite simple et rapide : Il entendit un léger craquement et aussitôt il bondit en arrière, esquivant de peu la paume ouverte de son adversaire. Même dans le noir, Nephaël était imposant. Une tête de plus que son adversaire et deux fois plus large, il en était pas moins très rapide. Ezëkiel réussit à bloquer le deuxième coup et, effectuant un saut périlleux, mis un buisson entre lui et son assaillant. Il n’était pas dupe, si son adversaire s’approchait de trop, il n’aurait aucune chance. Plus rapide, plus fort, seul la ruse pouvait lui permettre de vaincre hors justement, il avait une idée en tête. Comme il l’avait prévu, son adversaire traversa les buissons sans prendre la peine de les contournés et la fiole qu’il avait discrètement posé éclata, éclaboussant la jambe de Nephaël. Ezëkiel se permit un sourire, sachant que le liquide traversait les vêtements en tissu comme la peau sans distinction. Mais il l’effaça bien vite voyant l’inefficacité de son stratagème. Sa surprise fut tel qu’il n’eut pas le temps de réagir lors son imposant ennemi, d’un mouvement souple, contourna sa parade et planta l’aiguille dans son bras.
La douleur fut atroce. Elle se propageait de son bras vers le reste de son corps en suivant les chemins veineux. La douleur amplifiait terriblement dès qu’un muscle se contractait. Il avait perdu alors qu’il avait réussi son piège. Pourquoi ? A travers les brumes de la douleur et sentant la potion gagner du terrain il vit le pantalon de Nephaël : Du cuir. Pas règlementaire et imperméable aux liquides. Il perdait contre un tricheur et tout le monde allait l’acclamer comme s’il avait gagné par sa seule intelligence ! Ça ne pouvait pas se passer comme ça. Il fit alors une chose qui jusqu’à lors n’avait jamais été tenté : Il bougea malgré la potion qui maintenant avait gagné presque tout son corps et qu’il était sur le point de s’effondrer. Il gifla littéralement son ennemi en lui enfonçant profondément l’aiguille dans la joue. La douleur qu’il ressentit défiait l’entendement. Non seulement chaque nerfs de son corps brulait mais impossible d’extériorisé en criant. Loin de s’éteindre après avoir arrêté de bougé, la douleur continuait, punition ultime d’avoir voulu affronter l’ordre des choses. Il en était presque à se demander si cela en avait valu la peine mais il entrevit son adversaire tomber au sol prit de convulsion et il ne douta plus.
Combien de temps il resta là, à brûler comme si l’enfer avait intégré son corps ? Il ne le sait plus. Il se souvient d’une chose : le regard effrayé de l’Ombre qui vint lui administré l’antidote. Le reste se perd dans les affres de la douleur qui s’apaisait très, très lentement.